Wine Cellar

Débuter l’année 2020 avec la visite de la Wine Cellar, c’est juste exceptionnel.

UN LIEU CONVOITÉ DEPUIS DES ANNÉES

Lorsque j’ai débuté l’urbex il y a pas mal d’années, j’ai fait comme tout le monde, j’ai scruté les forums, fouillé les réseaux sociaux, rejoint des groupes… Et j’ai rencontré Mickaël aka In Urbex We Trust, mon Maître Jedi, un photographe hors-pair qui m’a parlé des techniques et de ce fameux lieu qu’il rêvait de visiter : la Wine Cellar. A l’époque en voyant les quelques photos qui trainaient sur internet, je me suis dit que j’allais galérer, puisque même en allant à Istra la première fois, je m’étais fais gauler…

J’apprends fin 2019 que le lieu est en travaux, va être démoli ou non, on ne sait pas, bref c’est le moment d’y aller. Je prends le mois pour réfléchir à la question, le lieu est une forteresse, je n’aurais pas du réfléchir autant car en y allant le 4 janvier 2020, j’ai pu m’apercevoir que la sécurité avait été plus que renforcée avec le chantier de réhabilitation et de construction d’immeubles tout autour : caméras, détecteurs, alarmes normales et silencieuses, grillages, barrières, ouvriers sur le chantier, agence de sécurité sans oublier le voisin grincheux qui passe sa vie à la fenêtre. CHAUD.

OU EST L’ENTRÉE ?

Ce stress, tu le connais. Tu sais que c’est interdit, que tu peux te faire attraper mais tu continues quand même car le jeu en vaut la chandelle. C’est pas tous les jours qu’on visite un endroit pareil.

Je fais le tour du site en cherchant une entrée, il y a vraiment des caméras et des détecteurs partout car tout autour, des immeubles se construisent. Une alarme sonne dans le bâtiment d’à côté. C’est certainement la dernière fois où la visite sera possible. Tel le taureau que je suis, je rumine en faisant le tour (et en passant devant les caméras, argh). Et puis fuck, j’y vais, tant pis. Je mets le chrono sur 10 minutes, en me disant que c’est le temps que la sécu va mettre pour venir après avoir fait sonné tous les gadgets posés un peu partout. C’est parti.

10 MINUTES POUR VISITER SANS SE FAIRE ATTRAPER

Çà fait très film d’espionnage avec un peu d’adrénaline, çà tombe bien j’adore çà, une sorte de visite sous haute tension. La première pour 2020. Tel un ninja, je me faufile et j’entre dans le bâtiment. Celui-ci est énorme et je ne vois pas la fameuse pièce. Mode panique. C’est pourtant le bon bâtiment. Respire, regarde autour de toi. Il y a une petite porte qui ne ressemble pas à grand chose, je l’ouvre en me disant que çà ne doit pas donner sur une pareille pièce et là, WHOA : la Wine Cellar. Elle est là. Je ressens la même émotion que j’ai ressenti en entrant dans la Tour de refroidissement de Charleroi : le lieu est énorme et froid. Pas un bruit. Tout est figé dans le temps. C’est juste magique. Et incroyable de trouver une telle pièce dans un bâtiment qui ne pouvait pas faire deviner le trésor qu’il renfermait.

Bon, c’est pas tout mais il faut rapidement que je me remette de mes émotions, le chrono tourne, c’est grand, il faut tout faire en un peu moins de 9 minutes. Je monte étage par étage, je shoote, je scrute le moindre détails (car je sais que je n’y retournerais jamais), c’est juste incroyable. On dirait une prison. Avec au milieu de cette prison, la salle des gardiens.

UN NIVEAU DE CONSERVATION AU TOP

Le lieu est très bien conservé, vu la sécurité tout autour, çà se comprend et ce n’est pas plus mal. Puis il faut deviner qu’une pareille pièce se trouve derrière une petite porte. La poussière et la faible quantité de rouille donnent un look un peu « decay » comme on aime. Cette pièce est un mélange entre prison des années 90 et film de science-fiction des années 90. Les couleurs, les matériaux utilisés… Avec le compte à rebours, c’est difficile, il me faudrait plus de temps pour « kiffer ».

La « salle des gardiens » est propre, je soupçonne la mise en scène de certains visiteurs passés avant moi, mais je ne touche à rien, la règle est la même pour tout le monde.

4 MINUTES.

Le temps passe plus vite en urbex qu’au boulot… Je décide de monter tout en haut pour des vues de haut, puis je shoote à chaque étage pour finir en bas, en face de la machine qui contrôle tout, le « piano SF ».

Je remonte pour reprendre la « salle des gardiens » de face puis l’escalier qui se trouve derrière avec quelques machines et c’est à ce moment là que j’entends des bruits dehors et au loin à travers la vitre, je vois à travers un carreau cassé la Clio de la sécu qui déboule. C’était rapide ! Le chrono est dépassé, il va falloir faire vite. Petit sprint vers la sortie, heureusement malgré la grandeur du bâtiment, le chemin à l’intérieur est bien balisé, plusieurs sorties sont possible et je finis dehors sur le trottoir à l’opposé du gardien. Je marche tranquillement vers la voiture en me disant c’est bon je suis dehors. En sécurité. C’est fini. Adieu Wine Cellar.

Cette fois, je sais que je ne retournerais jamais voir ce lieu. Mais c’était exceptionnel. Un lieu pareil pour commencer l’année 2020 est un cadeau des cieux.

Spécial dédicace à Mickaël, mon Maître Jedi, j’espère que mes photos ne seront pas trop pourries pour toi, c’était difficile de faire les réglages avec le sablier dans la main.